Antiseptiques et résistances bactériennes dans la prévention des infections nosocomiales en chirurgie (Dr Matthieu Boisson)

Chirurgie

Contexte

En Europe, près de 4 millions de patients contractent chaque année une infection associée aux soins. Près de 37 000 en meurent. L’utilisation d’antiseptiques est conseillée pour les limiter. Toutefois, leur usage pourrait s’accompagner de phénomènes de résistances. Le projet de recherche du Dr Matthieu Boisson évalue et compare l’effet des antiseptiques les plus utilisés sur le microbiote cutané et sur l’acquisition de bactéries résistantes.

Projet de recherche

Les infections du site opératoire sont majoritairement dues à des bactéries endogènes (déjà présentes chez le patient) d’origine cutanée. Le microbiote pourrait jouer un rôle majeur dans la physiopathologique de ces infections. Le microbiote cutané est un écosystème formé par un ensemble de micro-organismes présent de façon habituel à la surface de notre peau. Il agit comme un bouclier aux agressions extérieures. Quand certaines bactéries se développent en trop grand nombre ou si des bactéries indésirables s’installent, des déséquilibres apparaissent et peuvent réduire son efficacité.

Afin de réduire le risque d’infections nosocomiales après une intervention chirurgicale, il est recommandé d’utiliser des produits antiseptiques comme la chlorhexidine ou la povidone iodée pour nettoyer la peau. Leur efficacité contre les bactéries indésirables pourrait s’accompagner d’une modification importante du microbiote cutané, voire altérer son rôle protecteur. Mieux connaître l’impact de l’exposition aux antiseptiques sur le microbiote cutané et sur la sélection de bactéries résistantes est primordial.

Le fonds Aliénor

Dans le cadre d’une étude portant sur 4 100 patients en chirurgie cardiaque, l’équipe de recherche du Dr Matthieu Boisson tend à prouver la supériorité de la chlorhexidine alcoolique sur la povidone iodée alcoolique dans la prévention des infections du site opératoire. Le projet du Dr Boisson porte sur l’étude de l’impact de l’exposition à ces antiseptiques sur le microbiote cutané et sur la sélection de bactéries résistantes sur 60 patients. Vos dons permettront de financer les consommables utilisés pour le séquençage de l’ADN bactérien, technique très coûteuse. Le budget de cette étude s’élève à 126 000 euros.

Portrait

Le Dr Matthieu Boisson est maître de conférences des universités – praticien hospitalier au sein du département d’anesthésie-réanimation du CHU de Poitiers. Il est titulaire d’une thèse d’université sur la nébulisation d’antibiotiques en ventilation mécanique. Son activité de recherche principale est réalisée au sein de l’unité Inserm U1070 du Pr William Couet sur la pharmacologie des agents anti-infectieux à Poitiers. Elle concerne la prévention des infections du site opératoire.

Découvrez le projet du Dr Matthieu Boisson en vidéo.