CONTEXTE
Chaque année en France, environ 150 000 personnes sont victimes d’un traumatisme crânien. 30% d’entre elles sont hospitalisées pour des lésions cérébrales consécutives à un choc. Les thérapeutiques actuelles restent encore peu efficaces, néanmoins des travaux montrent que la thérapie cellulaire est une approche thérapeutique prometteuse. En effet, il a été démontré que des neurones de cortex moteur d’origine embryonnaire, greffés après lésion du cortex moteur, s’intègrent, survivent, prolifèrent, envoient des projections et induisent une récupération motrice fonctionnelle.
Projet de recherche
Cependant, l’efficacité de la greffe et la survie des neurones greffés nécessitent d’être optimisés. En effet, plusieurs facteurs conditionnent la survie et l’intégration des neurones greffés dont le niveau de l’inflammation de l’hôte et la vascularisation du greffon. L’effet bénéfique d’un délai de transplantation des neurones suite à un traumatisme crânien pourrait être corrélé à un profil inflammatoire et à la néovascularisation du greffon, l’ensemble favorisant la survie des neurones greffés.
Durant ces dix dernières années, la stimulation du nerf vagal est apparue comme une approche thérapeutique prometteuse car elle permet d’améliorer les fonctions cognitives de patients ayant subi un traumatisme crânien.
La stimulation du nerf vague s’inscrit dans le cadre du rééquilibrage du système nerveux autonome cardiovasculaire.
Nous proposons dans ce projet d’évaluer le degré et la temporalité de l’inflammation cérébrale ainsi que la vascularisation du greffon induits suite à une lésion du cortex moteur chez le rat après thérapie cellulaire combinée à une stimulation du nerf vague.
Notre projet de modulation de l’efficacité de la thérapie cellulaire par le système nerveux autonome suite à un traumatisme crânien répond aux défis sociétaux en matière de santé et de « bien vieillir » sur le territoire régional et national.
Les traumatismes crâniens représentent un coût humain et financier considérable, notamment en raison du handicap, souvent invisible, du patient, de l’impact sur les familles et du coût de leur prise en charge. Les résultats de ce projet permettront le développement d’une nouvelle stratégie thérapeutique visant à améliorer l’évolution et la réparation du traumatisme crânien.
Portrait
Le professeur Nathalie NASR est PU-PH en neurologie au CHU et à l’Université de Poitiers depuis septembre 2022 et membre de l’équipe 1 de LNEC U1084 dirigée par Madame Afsaneh Gaillard. Elle est neurologue vasculaire ayant une recherche physiopathologique axée sur l’impact du système nerveux autonome sur la vascularisation cérébrale et le pronostic des lésions cérébrales aiguës avec de nombreuses publications dans le cadre de cet axe de recherche tel qu’il s’applique au traumatisme crânien.
Budget du projet : 75 000 euros