Le projet de recherche sur les méningiomes, l’une des tumeurs cérébrales de l’adulte les plus fréquentes, est en cours de publication. Réalisé par le Dr Sylvain Portet, interne en neurochirurgie au CHU de Poitiers, sous la supervision du Pr Benoit Bataille, chef du service de neurochirurgie, du Pr Lucie Karayan-Tapon, cheffe du service de cancérologie biologique, et avec l’aide de Rania Naoufal, ingénieure-technicienne, Gaëlle Tachon, assistante hospitalo-universitaire, Amir Naar, bio-informaticien, Serge Milin, anatomopathologiste, et Anaïs Chalant, statisticienne, les résultats sont très positifs.
L’étude a consisté en l’analyse de trente échantillons de tumeurs développées sous acétate de cyprotérone provenant des tumorothèques du CHU de Poitiers et de la fondation Rothschild, à Paris. Sylvain Portet et ses collaborateurs ont extrait, quantifié et concentré l’ADN de ces tumeurs. « Nous avons ensuite utilisé deux techniques de biologie moléculaire sur cet ADN, explique le Dr Portet : l’hybridation génomique comparative, pour évaluer le profil chromosomique de ces tumeurs, et le séquençage génomique haut débit, pour rechercher des mutations génétiques connues pour être impliquées dans le développement tumoral. »
Des traitements possibles
Les résultats ont ensuite été comparés avec ceux d’une équipe de recherche américaine qui a travaillé sur des méningiomes développés chez des patients non exposés à l’acétate de cyprotérone (méningiomes contrôles), pour voir s’il y avait des anomalies chromosomiques et/ou des mutations génétiques qui ressortaient. « Au terme de notre étude, il apparaît qu’une voie moléculaire est plus altérée dans les tumeurs développées sous acétate de cyprotérone que dans la population contrôle. Cette voie pourrait jouer un rôle dans l’interaction avec l’acétate de cyprotérone », indique le chercheur. Cette étude a donc permis d’identifier des mutations génétiques qui peuvent être la cible de traitements.
Après la publication de ces recherches, le Dr Portet souhaite poursuivre ses travaux sur les méningiomes dans le cadre d’une thèse de neurochirurgie avec, en perspective, des tests en culture cellulaire visant à évaluer l’inhibition de la croissance des méningiomes. Si ce nouveau projet de recherche est concluant, un essai clinique pourrait être envisagé.