On le sait depuis toujours, les médecins sont à l’écoute de leurs patients !
Mais depuis plus de 200 ans, depuis le docteur Laennec, ils sont même très à l’écoute de chaque battement, de chaque rythme, de chaque pulsion, de chaque résonance que notre corps peut émettre.
Parmi les nombreux médecins que l’on croise dans les couloirs du CHU, combien portent autour du cou ou dans l’une de leurs poches cet objet « connecté », le stéthoscope. Il sert de connexion directe entre notre enveloppe charnelle et les oreilles du spécialiste qui analyse immédiatement ce qu’il entend.
Cet « outil » magique, révolutionnaire, a été imaginé par René Théodore Hyacinthe Laennec. Il est né à Quimper en 1781. Devenu orphelin de mère assez jeune, René est confié par son père à l’un de ses oncles, médecin à Nantes. C’est cette rencontre fortuite qui décide de sa vocation.
Retrouvons-le en 1816 alors qu’il vient d’être nommé médecin à l’hôpital Necker, à Paris. Grand amateur des pensées d’Hippocrate, il est intrigué par les explications données par son lointain prédécesseur sur les bruits émis par le corps. Il est frappé par ces bruits thoraciques précisément décris par Hippocrate qui emploie des termes évocateurs comme « le crissement du cuir » ou « le grésillement du vinaigre ». Mais si la théorie est intéressante, la pratique est plus délicate. Comment faire pour approcher au plus près du corps des patients ? Comment écouter les bruits provoqués par la respiration et comment les amplifier ?
Pour l’heure il ne peut répondre. C’est à la suite d’une promenade dans un jardin public que la lumière jaillit tout à coup dans son esprit.
Ce jour-là René Laennec aperçoit des enfants installés aux deux bouts d’un long morceau de bois sur lequel ils tapent pour se transmettre le bruit, mais quelle idée géniale ! De retour à l’hôpital, en consultation, il utilise un cahier roulé pour former un cylindre et ausculter ses patients. Très vite, il comprend tout l’intérêt d’un appareil plus performant, il va inventer le stéthoscope !