Le Dr Elisa Larrieu est cardiologue au CHU de Poitiers. Elle a effectué son internat dans le service des docteurs Jean Mergy et Luc-Philippe Christiaens, et s’est également formée à la cardiologie interventionnelle au CHU de Nantes, aux côtés du Pr Patrice Guérin. En 2012, quand le Dr Sébastien Levesque arrive au CHU de Poitiers en tant que co-responsable de l’unité de soins intensifs cardiologiques, elle est encore interne. Deux ans plus tard, elle est chef de clinique en cardiologie interventionnelle quand le Dr Levesque développe son projet de recherche clinique sur l’évaluation d’une technique d’imagerie innovante, nommée OCT, (Tomographie par Cohérence Optique) pour la pose de stents coronaires dans des situations complexes. Désormais praticien hospitalier, le Dr Larrieu tient un rôle important dans cette étude, nommée Perfecto.
“L’étude concerne des patients qui sont atteints d’occlusions coronaires chroniques. Leurs artères sont occluses (bouchées) de façon chronique, c’est-à-dire depuis plusieurs, mois voire des années”, explique-t-elle. Ce sont des artères très difficiles à réouvrir et recanaliser. Les complications sont plus importantes. C’est un projet innovant car très peu d’études sont disponibles sur ce sujet, en particuliers sur les éléments prédicteurs d’une mauvaise évolution de ces poses de stents. Grâce à l’OCT, nous avons une image précise en haute résolution du stent et de la paroi artérielle. Trois mois après la pose du stent, nous réalisons cette imagerie et nous pouvons voir, d’une part, si le stent est bien positionné et bien déployé dans l’artère et, d’autre part, s’il y a une bonne cicatrisation de la paroi de l’artère.” En effet, ces éléments sont fortement liés aux risques de complications futures, comme un nouvel infarctus. Tout l’enjeu de cette étude réside donc dans le fait de savoir quels sont les risques et les bénéfices engendrés par la réouverture de ces artères occluses de manière chronique, mais aussi de déterminer quel diamètre de stent est le plus adapté et comment gérer le traitement médicamenteux par la suite. Cette procédure demande du temps et une expertise pour lire les images de l’OCT.
“Je participe à l’activité du service de cardiologie interventionnelle en réalisant des angioplasties et des poses de stents, ainsi qu’au recrutement, au suivi et à l’information des patients de l’étude Perfecto, indique la cardiologue. La cohorte est en train d’être composée. L’ensemble des patients ayant bénéficié d’une angioplastie complexe concernant une occlusion coronaire chronique pourra être inclus dans l’étude, sans limite d’âge. La cohorte comportera 180 patients qui seront suivis au moins un an. Perfecto est une étude multicentrique, c’est-à-dire que plusieurs autres centres hospitaliers y participent. En plus du CHU de Poitiers, les CHU de Tours, Toulouse et Grenoble, ainsi que les cliniques de Nice, Nantes et Nancy sont impliqués dans ce projet. “J’interviens également à Châtellerault et à la polyclinique de Poitiers pour la scintigraphie, je peux donc également y sélectionner des malades pour cette étude”, indique le Dr Larrieu.
La recherche au cœur de sa pratique professionnelle
Outre son investissement dans l’étude Perfecto, le Dr Elisa Larrieu participe à plusieurs autres projets de recherche. L’un d’entre eux porte sur le choc cardiogénique ischémique réfractaire (étude des facteurs pronostics précoces de mortalité des patients ayant bénéficié d’une assistance cardiaque), un autre projet concerne le syndrome coronarien aigu des patients très âgés (+ de 85 ans) et le dernier se concentre sur le pronostic à long terme de patients aux antécédents de dysfonction de pontages veineux. En plus de son travail de recherche, la cardiologue pratique des fermetures de foramen ovale perméable et de communication interauriculaire. Elle participe aussi à l’éducation thérapeutique des patients en réalisant des brochures d’éducation thérapeutique illustrées et dédiées aux patients. Le Dr Larrieu s’est également spécialisé dans l’insuffisance cardiaque aiguë et l’assistance cardiaque à l’hôpital de la Pitié Salpêtrière, dans le service du Pr Alain Combes, avec un diplôme universitaire à la clé. A Poitiers, elle encadre aussi des thèses et des mémoires d’internes. |