Le Pr Pascal Roblot est le doyen de la faculté de médecine et de pharmacie de Poitiers. Il est également membre du conseil d’administration du fonds Aliénor.
Quelle est votre implication dans le fonds Aliénor ?
En tant que membre du conseil d’administration du fonds Aliénor, je participe aux prises de décisions et aux différents jurys en tant qu’expert. J’essaie aussi d’être un ambassadeur du fonds à chaque fois que je le peux. C’est une structure importante pour aider la recherche, qui est une fonction des hospitalo-universitaires peu financée. En tant qu’universitaire et doyen, je suis chargé de l’enseignement et de la recherche, je suis donc davantage attaché au financement de la recherche, même si je sais que le financement de l’innovation est aussi très important. Une santé qui n’innoverait pas est une santé condamnée.
En tout cas, c’est positif de voir que les textes de loi évoluent pour laisser plus de liberté aux acteurs de terrain. Il y a encore quelques années, il aurait été impossible de créer un fonds de dotation pour apporter de l’argent aux hôpitaux. Or, dans la mesure où les financements publics ne progressent pas, il faut pouvoir trouver de l’argent ailleurs.
Vous avez donc participé au choix des nouveaux projets. Comment se passe ce choix ?
Ça se passe comme après n’importe quel appel d’offre, sur dossier. Chaque dossier est envoyé à deux rapporteurs, une personne extérieure au CHU et une personne en interne. Chacun met donne une note au dossier puis une autre pour la présentation et la lisibilité du projet envers les donateurs. Ensuite, nous nous réunissons pour comparer les notes. Il faut que chaque projet retenu soit compatible avec les souhaits des donateurs et présenté de façon à ce que le public puisse les comprendre. J’ai pris connaissance des dossiers déposés par les chercheurs après l’appel d’offre diffusé par la direction de la recherche du CHU au mois d’octobre et ils sont tous intéressants. Mais, de mon point de vue, certains relèvent plus de la recherche institutionnelle ou des programmes hospitaliers de recherche clinique (PHRC). Il faut être pragmatique, les projets qui ne sont pas vendables auprès du grand public ne seront pas retenus par le fonds Aliénor.
Dans ce sens, le projet sur la DMLA parlait au grand public car la crainte de la cécité touche tout le monde. D’ailleurs les six premiers projets soutenus par le fonds Aliénor ont mobilisé et sont presque tous financés. Tout euro pour la recherche est un bon euro !