Comme son nom l’indique, le confinement nous plonge aux « confins » de nos petits territoires que sont nos habitations, d’où la difficulté de protéger au mieux les sans-abris. Les Confins désignaient jadis les frontières, les limites que l’on avait avec ses voisins.
En cas de problème sanitaire, le Confinement oblige à s’isoler, du verbe italien « Isolare » qui signifie « devenir une île ». Et pour cause, dès le 15ème siècle, à Venise, là où des navires ont déjà l’habitude de rester à l’ancre en Quarantaine au large du port, on place les Pestiférés sur l’île de « Poveglia » et on installe les Lépreux sur une autre île appelée « Lazzaretto Vecchio ». Tous ces malades sont donc « isolés », logiquement sur des îles.
C’est l’un des Saint-Lazare des Evangiles, devenu le saint-patron des Pestiférés et des Lépreux, qui a laissé son nom aux « Lazarets », établissements recevant tous ces malades, des lazarets finalement construits aussi sur les continents.
Plus récemment, au cours du 19ème et du début du 20ème siècle, la Tuberculose fait d’énormes ravages, c’est encore le cas dans certaines parties du monde. A l’époque pour éviter la contagion et permettre aux tuberculeux de guérir, des établissements spécialisés sont créés pour les accueillir, les isoler, les confiner et les soigner se sont les Sanatoriums installés en pleine nature, au grand air et au Soleil.
Le confinement est donc une décision politique qui existe depuis longtemps. Quant au « couvre-feu », il nous rappelle qu’au Moyen Age c’était un signal souvent donné par une cloche dans les villes et les campagnes pour demander d’éteindre les feux dans toutes les habitations, dans tous les foyers. Il fallait couvrir le feu, l’étouffer pour éviter les incendies nocturnes. Au fil du temps le couvre-feu est devenu une obligation de rester chez soi, de rester enfermé, confiné !
Frédérick Gersal