Au CHU de Poitiers, le professeur Benoît Bataille, neurochirurgien, a conduit un travail de recherche sur des méningiomes. En effet, avec son équipe, et en particulier le Dr Sylvain Portet, interne DES en neurochirurgie, il a constaté que les femmes traitées pour hirsutisme avec des médicaments dérivés de la progestérone, comme l’acétate de cyprotérone (médicament ANDROCUR®), étaient plus à risque de développer des méningiomes que la population générale. Certaines patientes prenaient ce médicament depuis des années et l’arrêt de ce traitement a été, pour beaucoup d’entre elles, corrélé à la diminution du volume de leur méningiome.
L’objectif de ce travail est de permettre une classification de ces tumeurs et de trouver, à terme, un traitement médical pour les tumeurs inopérables.
Un méningiome est une tumeur intracrânienne représentant 38 % des tumeurs cérébrales chez les femmes (20 % chez les hommes). Souvent bénignes quand elles apparaissent, elles deviennent de plus en plus problématiques en grossissant. Le traitement standard est chirurgical mais parfois certains méningiomes sont inopérables. Depuis quelques années, ces tumeurs augmentent dans les pays développés et des études réalisées ont montré le rôle des hormones sexuelles dans le développement de ces tumeurs. Ces constatations ont conduit à la recherche de récepteurs hormonaux au niveau de ces tumeurs. Il a été montré que la prescription de progestérone dans les formes riches en récepteurs à la progestérone les fait croître rapidement.
L’étude est désormais terminée et les résultats viennent de faire l’objet d’une publication scientifique, « Histomolecular characterization of intracranial meningiomas developed in patients exposed to high-dose cyproterone acetate: an antiandrogen treatment » dans la revue Neuro-Oncology Advances : https://academic.oup.com/noa/.
Les résultats pourraient inviter la communauté scientifique à réviser la classification actuelle des méningiomes et à envisager un traitement médical ciblé pour ces tumeurs intracrâniennes.
