Retour sur les travaux de recherche que nous avons accompagnés : bilan avec Clara Steichen

Depuis 2017, le fonds Aliénor a décidé de soutenir le projet porté par le docteur en sciences Clara Steichen qui consiste à générer des organoïdes rénaux humains à partir de cellules souches urinaires.

C’est l’heure de dresser un bilan de l’avancement des travaux de Clara Steichen, qui se sont déroulées en deux phases :

La première phase a consisté au développement du protocole de différenciation des cellules souches pluripotentes induites (hiPSCs) en organoïdes rénaux, mais aussi en l’étape de caractérisation des organoïdes obtenus, puisqu’il s’agit de structures en trois dimensions (3D) et que les techniques utilisées classiquement ne sont pas forcément compatibles avec la 3D. Cela est permis notamment par l’utilisation d’un microscope à feuillet de lumière disponible sur la plateforme ImageUP de l’université de Poitiers. En une vingtaine de jours, elle peut obtenir des organoïdes rénaux sphériques, contenant plusieurs types cellulaires d’un rein en formation

La seconde phase consiste notamment à soumettre les organoïdes rénaux à des protocoles d’hypoxie réoxygénation qui permettent de mimer in vitro ce que subit un organe pendant la transplantation, cela permet de comprendre les mécanismes de ces lésions et de tester des molécules potentiellement protectrices.

Elle utilise également la technologie d’édition de génome par CRISPR/CAS9 pour générer des cellules souches pluripotentes génétiquement modifiées, qu’on différencie ensuite en organoïdes afin de comprendre comment un gène d’intérêt impacte la survie des organoïdes rénaux à l’hypoxie réoxygénation.

En parallèle, l’équipe est aussi impliquée dans un réseau national, PREVITOX, qui a pour objectif de tester l’intérêt de modèles alternatifs en toxicologie/pharmacologie dont les modèles à base d’organoïdes et dans une thèse en codirection avec l’Institut de Radio Sureté Nucléaire (IRSN) qui a pour objectif de comprendre la toxicité rénale de l’uranium en utilisant ce modèle.

Elle a pu également faires des publications, écrire dans des revues spécialisées https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/31115331/

https://Pubmed.ncbi.nlm.gov/32118002/  et prépare actuellement d’autres articles de recherche.

Elle insiste sur le fait que ces recherches dépendent de protocoles de culture cellulaire longs et complexes et sont le fruit d’un vrai travail d’équipe, composée d’ingénieurs, de techniciens de laboratoire, du CHU de Poitiers ou de l’université de Poitiers.

Elle a initié ce travail au sein du laboratoire INSERM U1082, dirigé par le Professeur Thierry HAUET, chef du service de Biochimie au CHU, qui s’est énormément impliqué dans l’élaboration de l’ensemble de ses projets de recherche. Celui-ci vient d’ailleurs d’obtenir un financement de la Société Francophone de Néphrologie Dialyse et Transplantation pour la continuation des travaux sur les organoïdes rénaux. L’unité, renommée IRMETIST (INSERM U1313) depuis sa recréation le 1er janvier 2022, est désormais dirigée par le professeur Luc PELLERIN https://irmetist.labo.univ-poitiers.fr/.

En parallèle de son parcours scientifique (école d’ingénieur, doctorat, post-doctorat à l’étranger), Clara Steichen a récemment validé sa 6ème année des études de médecine et a été reçue à l’Examen Classant National. Elle démarrera son internat en Novembre 2022 et aimerait réaliser une carrière hospitalo-universitaire en Biologie Médicale au CHU de Poitiers,

Le docteur Clara Steichen n’oublie pas de remercier vivement tous les donateurs, particuliers, entreprises, associations, qui ont fait le choix de soutenir son projet.

Dr Clara Steichen