Incontestablement, la recherche est un élément moteur du progrès médical, et cela on le sait bien au sein des équipes du fonds Aliénor du CHU de Poitiers. C’est même notre raison d’être !!!
Parfois la recherche, et surtout la découverte qui en découle, est le fruit d’une simple rencontre, d’un échange de savoir-faire. Ce fut le cas avec le docteur Stéphane Tarnier, né en 1828. Il devient médecin au milieu du 19e siècle et il se spécialise dans le domaine des accouchements, menant des recherches sur l’hygiène des accouchées et des nouveaux nés ! Il cherche à combattre la fièvre puerpérale, maladie infectieuse après un accouchement qui fait des ravages dans les maternités. Vers les années 1860, une accouchée sur douze meurt dans les hôpitaux parisiens ! Pour le docteur Tarnier, il se doit de prendre soin de la mère mais aussi de ces enfants prématurés, car ce qui leur manque, c’est la chaleur du ventre de leur mère ! Il a bien essayé de les calfeutrer dans de la ouate hydrophile, entourés de bouillottes, mais rien n’y fait, la mortalité reste impressionnante !
C’est là qu’intervient LA rencontre qui va tout changer. Le docteur Tarnier est invité en 1880 par Madame Odile Martin, la directrice du nouveau zoo construit au Jardin d’Acclimatation du Bois de Boulogne… Voilà qui va sans doute lui changer les idées !!!
La tâche majeure de Madame Martin consiste à trouver les moyens « d’acclimater » de nombreuses espèces exotiques aux rigueurs de la température parisienne ! Elle montre au docteur Tarnier une salle où les poussins des oiseaux exotiques sont placés dans des incubateurs… pour qu’ils soient bien au chaud… D’autant qu’ils sont privés de la couvade maternelle ! Le déclic est immédiat dans la tête de Tarnier : mais bon sang mais c’est bien sûr !
Au cours des mois suivants, les premières couveuses pour prématurés sont fabriquées et installées dans les murs de Port-Royal. C’est encore artisanal : les enfants sont placés sur la paille, dans des caisses en bois bien hermétiques, et les bouillottes réchauffées au feu de bois, nuit et jour, par les infirmières. L’air respiré par les enfants est ainsi réchauffé.
Aujourd’hui, encore les prématurés ont droit au passage en « couveuse » un souvenir des oiseaux exotiques du Jardin d’Acclimatation !
Vive la recherche !
Merci pour vos dons.
Frédérick GERSAL