Maison de santé publique
Le projet
Participation au financement de la création d’une maison de santé publique.
Les porteurs du projet
Le projet est porté par le Pr Virginie Migeot, le docteur Marion Albouy-Llaty et l’Agence régionale de santé de la Nouvelle-Aquitaine.
Détails du projet
L’hôpital doit aujourd’hui faire évoluer ses missions et ne plus être uniquement un lieu de soins, où les patients sont pris en charge une fois leur pathologie déclarée, ou suite à un accident.
Il doit tenir compte qu’un patient sur cinq a une maladie chronique. Il doit d’une part, intervenir en amont et d’autre part, améliorer la qualité de vie durant la maladie, en mettant en place des actions d’information et d’éducation sur les thèmes liés à la santé et aux facteurs environnementaux. Le but ? Faire en sorte que l’individu, de par ses comportements et sa consommation, devienne acteur de sa propre santé, et développe ce que l’on appelle la salutogénèse : produire de la bonne santé en prenant en compte notamment l’alimentation et les facteurs environnementaux.
Le CHU de Poitiers s’est donc engagé, dans le cadre de son projet d’établissement 2013-2017, à mettre en place un projet innovant et unique en France : la création d’une maison de santé publique. Un lieu contextualisé qui a pour missions de promouvoir, sensibiliser, informer et éduquer le grand public à la santé et aux facteurs environnementaux.
Avec l’évolution des besoins de santé de la population, et les nouvelles préconisations de la Haute Autorité de Santé, les missions de l’hôpital public sont depuis quelques années, en constante évolution. L’hôpital doit aujourd’hui répondre à une nouvelle demande et développer des actions de prévention et d’éducation, afin d’anticiper certaines maladies chroniques, comme le diabète de type 2 ou l’obésité, qui sont en nette augmentation, en partie, pour des raisons comportementales et environnementales.
Il est donc important que l’individu devienne acteur de sa propre santé. Qu’il soit en mesure, d’anticiper certaines pathologies grâce aux actions de prévention et d’éducation qu’il a pu acquérir, et qu’il puisse adapter ses comportements et sa consommation pour préserver sa santé.
Ceci est une approche nouvelle pour l’hôpital, qui étend ainsi ses missions, non plus uniquement en soignant, mais également en anticipant et en préservant le capital santé de la population.
La maison de la santé publique sera donc située sur le site de la Milétrie. Bien qu’installée sur un site hospitalier, elle sera entièrement ouverte sur la ville. Elle accueillera tous les publics, et proposera des animations et de l’information pour tous, qui pourront même être proposées sur d’autres sites, comme dans les structures de protection maternelle et infantile (PMI), les écoles, les associations…. L’hôpital se décloisonne, s’ouvre sur la ville, sort hors de ses murs, et multiplie ses axes de communication.
La maison sera à disposition, à la fois, des usagers de l’hôpital : patients, familles et proches des patients, professionnels de santé et autres personnels de l’établissement, visiteurs… mais également, du grand public : particuliers, professionnels de santé d’autres établissements et libéraux, ainsi qu’aux écoles, associations, etc.
Elle sera une maison telle que l’on peut la représenter au quotidien : un lieu de vie, dans lequel les usagers pourront évoluer en toute sérénité et sécurité. Elle sera aménagée et équipée, comme peut l’être une maison traditionnelle, avec une pièce de vie (séjour-salon), une grande cuisine, des chambres et une salle de bain. De par sa situation, elle pourra également bénéficier d’un jardin aménagé.
Tous les thèmes liés à la santé, à la sexualité, au bien-être, mais aussi aux risques et aux facteurs environnementaux y seront abordés sous forme d’expositions, d’ateliers, de jeux, avec la collaboration et l’intervention de professionnels de santé et/ou d’associations. Les thèmes seront le plus souvent en lien avec le calendrier des journées nationales, européennes ou mondiales, mais pourront également être proposés en fonction de l’actualité ou d’événementiels.
Exemples :
- – atelier nutrition au sein de la cuisine, dans le cadre de programmes d’éducation thérapeutique du patient atteint de diabète,
- – animation dans la chambre, pour évoquer les troubles du sommeil ou les problèmes liés à la sexualité,
- – expositions / jeux de simulation, sur la prévention des accidents de la vie courante
- – animation dans le jardin, sur les problèmes d’allergies aux pollens et graminées…
La maison de la santé publique sera de plus un modèle à suivre, de par son aménagement et son équipement, qui seront dépourvus de polluants environnementaux, et réfléchis de manière à minimiser les risques domestiques et d’accidents (prévention des chutes, brûlures….)
Le Pr Virginie Migeot a consacré sa carrière à la santé publique. Après avoir effectué son internat à Toulouse, elle réalise un master 2 « Epidémiologie et intervention en santé publique » à Bordeaux. Virginie Migeot intègre ensuite le CHU de Poitiers en 2001. Elle devient professeure des universités en 2014. Elle est actuellement chef du service santé publique du CHU de Poitiers et responsable de l’enseignement santé publique à la faculté de médecine et de pharmacie de Poitiers.